Errances Esthétiques
Abdellatif Zeraïdi expose ses œuvres à la cour des chaînes, voyage au fil d'un parcours esthétique lumineux entre Tétouane et Mulhouse... Une cinquantaine d'œuvres sont alignées sur le mur, paysages à l'aquarelle, dessins à la plume et acryliques abstraites... L'impression d'ensemble est celle d'un voyage lumineux et cosmopolite : Les architectures alsaciennes et arabes se répondent, les transparences aquatiques des toiles abstraites dialoguent avec les ciels opaques des paysages. Pour cette exposition, le peintre marocain Abdellatif Zeraïdi a privilégié les œuvres inspirées de son pays natal : scènes de la vie courante, villages écrasés par la chaleur, paysages arides déclinant tout le camaïeu des ocres... L'artiste s'en est vite aperçu, le publique français a un faible pour les représentations exotiques. Lui préfère les brumes alsaciennes au soleil de l'Afrique du nord, la verdure des forêts à l'aridité du désert: Il est finalement découvert un faible l'exotisme d'ici .
Fragilité des Souvenirs
Ce qui ne l'empêche pas, entre une composition géométrique et un paysage mulhousien, de continuer à peindre les paysages de son pays en France dans la veine d'un Delacroix. « C'est par le regard européen que j'ai découvert mon pays », explique Abdellatif Zeraïdi. Hanté par une présence humaine constante mais discrète, ses paysages marocains ont la fragilité des souvenirs. Son parcours est celui d'un exilé des arts. Né à Ouezzane, une ville du rif marocain en 1960, Abdellatif Zeraïdi a fait ses armes aux Beaux-Arts . A Tétouane d'abord, puis à Dijon à partir de 1988. S'ensuivent plusieurs années de pérégrinations entre L'Italie, le Maroc, le Luxembourg et la France, entre emplois alimentaires et passion de la peinture. Résidant depuis deux ans à Mulhouse, il essaie désormais de vivre de son art.
J.-M.L. Dernières nouvelles d'Alsace 27 novembre 2007